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Polluants perfluorés PFAS dans l'eau potable: scandale, danger ou chiffon rouge ?

Dernière mise à jour : 3 févr.

Le 18 octobre 2023, le Canard enchaîné, dans un article « Eau secours ! La pollution de moins en moins potable » révélait le surprenant mail interne du directeur de l’Agence régionale de santé (ARS) Occitanie à ses cadres : « Il y a des PFAS et des métabolites partout. Et, plus on va en chercher, plus on va en trouver. [L’eau] ne doit plus être consommée, mais seulement utilisée pour tout le reste, [Il faut] donc privilégier l’eau en bouteille. » Suite au scandale d’une telle révélation, volte face prévisible quelques jours plus tard : « Oui (...) l'eau du robinet, en Occitanie est buvable ». Alors, que croire ? La pollution de l'eau est-elle omniprésente ? Les PFAS sont-ils vraiment les polluants les plus dangereux de l'eau potable ? Le point avec l’auteur du livre La qualité de l’eau (Ed. Médicis, 2020).


Article du Canard enchaîné du 18 octobre 2023 : un pavé dans la mare !  L'eau est-elle potable, consommable ou buvable ? Le point avec l'auteur du livre La qualité de l'eau
Article du Canard enchaîné du 18 octobre 2023 : un pavé dans la mare quant à la qualité de l'eau !

Pour se repérer dans l'article :


Lorsque la qualité de l'eau interroge (enfin)


Eau potable, buvable ou juste consommable ? On s’y perdait déjà dans les différentes définitions de l’eau… et la polémique d'octobre a encore rajouté à la confusion. « Et si l’eau n’était plus potable, mais consommable ? C’est la question posée par Le Canard enchainé » selon un article de France3-Région. « Très clairement, nous allons devoir changer d’approche et de discours » avertissait par mail interne Didier Jaffre, directeur de l’ARS Occitanie, à ses cadres, le 23 septembre. Enfin la fin de l’infantilisation des citoyens et un discours vérité quant à la réalité de la pollution de l’eau du fait du laisser aller agricole et chimique ?


Les PFAS, substances poly ou perfluoroalkylées (ou per ou poly-fluoroalkyles pour simplifier les choses), de leurs petits noms perfluorés, sont partout et il est donc normal d’en retrouver dans l’eau, surtout si l’on commence enfin à les chercher. Pour que les Verts genevois déposent – le 18 septembre 2023 – une motion « « Eau et santé humaine = éliminons les polluants de l’eau potable », l’heure doit être grave. Il est vrai qu’un article du site de consommateur Bon à Savoir avait révélé durant l’été que des PFAS avaient été « identifiés dans l'eau du robinet d'un foyer sur deux en Suisse, proportion encore plus importante sur le canton de Genève ».


Tant pis donc pour le mythe marketing de la qualité « irréprochable » de l’eau de Genève. Le parti écologiste, prenant son courage à demain, se devait de réagir, ne serait-ce qu’avec un temps de retard. Après avoir bloqué en caucus deux motions sur la qualité de l’eau fin 2022 et début 2023, ils demandaient enfin à « établir une expertise sur la situation des micropolluants en ville de Genève en partenariat avec les institutions, associations et experts privés travaillant sur l’eau » et à « travailler avec les acteurs de la filière de l’eau potable pour éliminer toute trace de PFAs. » Bon courage vu les conflits d’intérêts et les préjugés locaux… ou ne serait-ce que parce que les PFAS sont réputés quasiment indestructibles. Cela prendra dans tous les cas un certain temps… durant lequel les citoyens continueront à boire la tasse.


Mais ne soyons pas mesquins : à défaut d’apporter une solution concrète (comme je le proposais via la création de sources d’eau biocompatibles en accès libre) ou d'oser évoquer le chlore ajouté par la Régie, le contrôle des pollutions est évidemment nécessaire. La motion parle des micropolluants et pas des seuls PFAS et il vaut mieux en effet établir une expertise que de faire confiance aux experts officiels.


De l'eau du robinet aux eaux en bouteille ?


Les scandales se multiplient concernant la qualité de l’eau et les PFAS ne sont que la goutte d’eau de trop. Via des articles de presse plus ou moins relevés, le citoyen découvre hébété que les pouvoirs publics auraient menti : potabilité ne signifie pas absence de pollutions et donc de risques. « Les polluants potentiellement dangereux appelés PFAS sont presque partout, depuis les produits de tous les jours comme les emballages de fast-food et les bouteilles en plastique jusqu'à nos réserves d'eau. En réalité, les PFAS sont le principal contaminant de l'eau depuis les années 2010s. » souligne un article de la multinationale de l’eau Véolia. Bref, les professionnels savaient depuis belle lurette mais les médias (et donc le grand public) le découvrent seulement maintenant…


De là à recommander la consommation d’eau en bouteille ? Le discours en off du directeur de l’Agence régionale de santé (ARS) est déjà surprenant mais ses recommandations sont, pour le coup, totalement surréalistes et dénotent d'une méconnaissance crasse de la qualité de l’eau : essayer d'éviter les micropolluants de l’eau du robinet pour tomber dans les macro-polluants que sont les minéraux inorganiques des eaux embouteillées, sérieusement ? « Ce haut cadre, nommé en Conseil des ministres, n’est pas un expert des eaux de consommation humaine » précise Le Canard enchaîné. Il n’est donc de toute évidence pas au courant – mais à sa décharge l’Académie de Médecine et les médecins non plus – que nous sommes hétérotrophes et ainsi incapables d’assimiler correctement les minéraux des eaux… Au passage, les PFAS se retrouveraient également dans les bouteilles plastiques… dont les sources feraient également objet de désinfection interdites ponctuelle, voir le dernier scandale Nestlé.


« La veille de l’envoi de [son] courrier, cependant, un séminaire rassemblant tous les directeurs d’ARS s’est tenu au ministère de la Santé, à Paris, et c’est à cette source qu’il a puisé l’inspiration de son message. La situation préoccupante de la flotte y a été évoquée, car, depuis le début de l’année, les alertes se multiplient » explique Le Canard enchaîné.


Les normes de la potabilité sont-elles fiables ?


L'eau potable du robinet a toujours été polluée par des résidus chimiques (pesticides, médicaments, cosmétique, plastique, perfluorés PFAS…). « Eau potable : la menace des polluants » titrait ainsi le magazine Sciences et Avenir en Juillet 2023. « Et si de dangereux polluants n'avaient jamais été identifiés simplement faute de les avoir cherchés ? » s’interroge la journaliste, rappelant que seules 800 molécules environ sont recherchées. Tout le problème en effet est là : quand on cherche on trouve ! Et si les normes n'obligent pas à chercher, eh bien il y aura logiquement nettement moins de polluants détectés !


« En 2026, un renforcement des contrôles de ces substances dans l’eau potable sera rendu obligatoire. D’ici là, écrit le patron de l’ARS d’Occitanie, « le conseil donné (…) est de ne pas le faire ». Une méthode éprouvée : pas de contrôle, pas de problème ! » souligne ironiquement Le Canard. Les médias qui ont relayé l’article se sont peu étendus sur ce passage, pourtant le plus cyniquement choquant : un responsable d’une ARS – agence censée protéger les français – mis au courant d’une pollution problématique, conseille à ses cadres de sciemment la masquer !


La directive européenne 2020/2184 sur la qualité des eaux de consommation humaine, transposée en droit français en décembre 2022, stipule que les PFAS devront être intégrés dans les analyses sanitaires de l’eau de consommation d’ici 2026, ou dès le 1er janvier 2023 pour les points où la présence de PFAS a déjà été identifiée par l’administration. Le mieux est donc encore de ne pas réaliser les contrôles…

Les normes en outre se dégradent, ce qui est un autre moyen de rester dans les clous. Ainsi, les métabolites de pesticides non pertinents sont désormais exclus du calcul pour la somme des pesticides (limite de 0,5 μg/L), ce qui permet d'en avoir du coup beaucoup plus... dont les plus dangereux ! Voir l'article Quelle est la vraie qualité de l'eau potable du robinet ?


Un site médical Belge interroge la prochaine future norme concernant les PFAS, "politiquement" fixées à 100 ng/ L pour 20 PFAS. Pourquoi un tel seuil européen ? Le Canada proposerait 30 ng/L, l’Environmental Protection Agency (EPA) américain 4 ng/L (mais pour seulement quelques PFAS) et le Danemark un record de 2 ng/L (pour 4 PFAS individuels seulement) Quant aux normes Suisse, elles limitent déjà spécifiquement 3 PFAS à hauteur de 0,3 ou 0,5 µg/L, ce qui peut sembler peu, sauf lorsque l’on converti les microgrammes en nanogrammes soit alors 300 à 500 ng /L ! La norme Suisse, qui était en avance, serait alors bien à la traîne...


Selon un article de l'ARS Auverge-Rhône-Alpes, un avis scientifique de l’EFSA (Autorité européenne de sécurité des aliments) a été publié en juillet 2020. La dose hebdomadaire tolérable (DHT) des 4 PFAS devant faire l’objet d’une attention sanitaire particulière (PFOS, PFOA, PFNA, PFHxS) a été estimée à 4,4 ng/kg de poids corporel, par semaine. Un enfant de 20 kg ne devrait ainsi pas être exposé à plus de 88 ng par semaine soit 12,57 ng par jour. En admettant qu’il boive un litre d’une eau potable aux limites de la norme Suisse (soit donc 300 ou 500 ng/l), il absorberait déjà, tous les jours, de 23,8 à 39,7 fois la dose recommandée ! Au bout de combien de temps tombera-t-il malade sachant que l'eau ne représenterait que 20% des apports de PFAS ?


Un article du journal Le Temps (2 décembre 2023), nous incite à un autre calcul : "Une étude menée par notre service a montré que la concentration moyenne des [principaux] PFAS dans l'eau potable distribuée par le réseau lausannois était d'environ 0,002 µg/L. Nous sommes donc confortables par rapport à la norme suisse en vigueur" rassure le Chef du service de l'eau de Lausanne. Et par rapport aux limites de l'EFSA de 4,4 ng/kg par semaine ? 0,002 µg/L = 2 ng/L ce qui signifie que notre enfant de 20 kg ne dépasserait la dose que s'il buvait 6,2 litres par jour, ce qui est peu probable... et donc en effet rassurant.


« Les seuils n’ont qu’une valeur réglementaire et sont là pour aider à encadrer mais ne constituent pas une dose en dessous de laquelle la sécurité du patient est assurée. » conclut l’article. Les normes ne prenant pas non plus en compte l’accumulation des polluants, l’effet cocktail ou encore l'énergie de l'eau (protons + électrons), il faut être bien naïf pour penser être en sécurité…



A la découverte des polluants perfluorés PFAS


Après les scandales des résidus de pesticides dont le chlorothalonil – présent dans le robinet d’un Français sur deux et dépassant le seuil réglementaire dans un tiers des cas – ce sont donc les composés PFAS qui font aujourd’hui parler d’eux. Reconnus comme polluants organiques persistants (POP), présentés – par Le Monde notamment – comme rien de moins que « le poison du siècle […] substances chimiques toxiques et quasi indestructibles », on les retrouve dans des milliers de produits (dont le Teflon et le Gore-Tex mais aussi des tapis, des emballages alimentaires, du fil dentaire,…) en tant que antiadhésifs, anti tâches, imperméabilisants ou encore pour sa résistance à la chaleur. On estime qu'il existe plus de 5000 types de PFAS (Wikipedia avance même le chiffre de 6 à 7 millions de PFAS !) et qu’ils auraient contaminé plus de 17 000 sites en Europe !


Le film Dark waters de Todd Haynes, sorti en salles en France en février 2020, revenait déjà sur la pollution de l’eau par la molécule du Téflon de l’industriel Dupont aux Etats-Unis dans les années 80-90 et ses répercussions judiciaires. Il s’agissait alors précisément du PFOA ou acide perfluorooctanoïque (aussi connu, pour faire simple, sous les noms de C8 et de perfluorooctanoate), sous-famille des PFAS, créée à l’origine par la société 3M (le fabricant du Scotch et du Post-it). Soupçonnée d’être cancérigène (le PFOA est classé par le CIRC dans le groupe 2B des « substances peut-être cancérogènes pour l’homme ») et perturbateur endocrinien, la molécule a été interdite aux Etats-Unis et en Europe (où elle est remplacée par d’autres produits similaires et pas forcément moins problématiques) mais est toujours utilisée en Chine… « Quarante et un secteurs sont potentiellement concernés par l’utilisation de PFOA, parmi lesquels la fabrication de tapis et moquettes, de papiers peints, de chaussures, de vernis, de détergents, d’appareils ménagers... » souligne un article du Huffington Post. Un article de février 2022, intitulé Le début de la fin pour les PFAS ?, retrace l'historique des différentes interdictions... avant que tout ne s'emballe !


Très persistante sinon increvable (du fait de la présence d’une liaison réputée indestructible entre atomes de carbone et de fluor), on retrouve le PFOA un peu partout. « Là où les scientifiques ont testé la présence de PFOA dans le monde, ils l’ont trouvé. Le PFOA se trouve dans le sang ou les organes vitaux du saumon de l’Atlantique, de l’espadon, du mulet rayé, du phoque gris, du cormoran commun, de l’ours polaire d’Alaska, des pélicans bruns, des tortues de mer, des aigles de mer, du pygargue à tête blanche du Midwest, des otaries de Californie et des albatros de Laysan sur l’île de Sand, un refuge faunique sur l’atoll de Midway, au milieu de l’océan Pacifique Nord, à mi-chemin entre l’Amérique du Nord et l’Asie », liste un article du New York Times. 99 % des habitants de la planète présenteraient des traces de PFOA dans leur sang. Près de 98 % des Américains en possèderaient un très fort taux selon une étude américaine. En France, l’étude Esteban montre que 100% des participants, enfants comme adultes, en auraient aussi... La norme Suisse de la potabilité de l'eau l'autorise à hauteur de 0,5 µg/l soit 500 ng/l...



A qui profite le crime ou, en l'occurrence, la découverte ?


Si tout le monde est déjà contaminé, pourquoi donc soudainement en parler pour l’eau du robinet ? Serait-ce le dernier chiffon rouge, agité pour éviter de parler des vrais problèmes ? Le chlore est pourtant autrement plus problématique à court terme… ne serait-ce que parce que l'on n'a aucun plaisir à boire une eau oxydée et que l'on finit déshydraté (comme le seraient 70% des Français). Rappelons aussi qu'une eau alcaline (pour protéger la tuyauterie) et oxydée (à cause du chlore) est placée selon la Bioélectronique de Vincent (BEV), la science de l'eau qui dérange, sur le terrain des cancers, des virus et des vaccins !


Autre interrogation pour qui aurait l’esprit un peu mal tourné : qui bénéficie le plus de la mise en avant des polluants chimiques dans l’eau sinon les embouteilleurs ? Les médias diffusant l’information visent-ils véritablement à informer le grand public ou, plutôt, une fois de plus, à faire peur afin, indirectement, de soutenir les affaires plastiques de leurs puissants annonceurs ? Entre les nanoparticules de plastique et le scandale Nestlé de la désinfection en douce de l'eau en bouteille, les multinationales ont toutefois eu droit aussi à leur dose de scandale. Le fait qu’aucun journaliste ne parle jamais de la filtration de l’eau (sinon pour la critiquer) devrait toutefois interpeller. La "solution" du directeur de l’Agence régionale de santé (ARS) est à ce titre révélatrice : le salut viendrait donc selon lui de l'eau en bouteille ? Absurde alors que nous avons au contraire quantité de raisons de vouloir boycotter les bouteilles plastiques.


Les fabricants et vendeurs de filtres devraient bénéficier également de la prise de conscience des pollutions de l’eau. Filtrer son eau a toujours été de bon sens mais attention alors à ne pas se précipiter : la peur est mauvaise conseillère et vous risquez de vous retrouver avec une solution bas de gamme voire avec un catastrophique adoucisseur, qui n'est pas un filtre !). Le bon filtre n’est pas celui qui fait le plus de marketing sur les réseaux sociaux ou figure dans un palmarès sur un média affilié à Amazon mais celui qui améliore la qualité de l’eau sans risques et sur un laps de temps suffisant. A ce titre, le scandale Berkey en cours devrait faire réfléchir. Le choix d’une solution requiert un minimum de recul et de choix, le meilleur filtre étant celui qui correspond à votre configuration et à votre budget. On n’oubliera pas également que la filtration n’est que première étape. C'est la dynamisation - encore moins discutée dans les médias - qui fait la différence entre une eau propre et une eau que l’on a véritablement plaisir à boire !


Entre cynisme et volte-face politique


La gaffe était énorme. Rectificatif donc quelques jours plus tard, précisément le 21 octobre via une interview du directeur de l'ARS à la Dépêche du Midi: « Je veux rassurer la population : l’eau d’Occitanie peut être bue en toute sécurité […] L'eau du robinet, en Occitanie est buvable » Et de préciser: « qu'il s'agisse des PFAS ou des métabolites de pesticides, il y a des recommandations faites par l'Anses, qui émet des valeurs et des seuils à ne pas dépasser. C'est sur cette base, que les 17 ARS de France réalisent les contrôles et nous vérifions qu'elles ne dépassent pas ces valeurs réglementaires. Et elle ne les dépasse pas, dans la très grande majorité des cas. Et quand elles sont dépassées, nous prenons les mesures qui s'imposent pour ne pas faire courir de risque à la population. » S’il veut rassurer la population, il a en effet intérêt à être rassurant. Mais réussit-il pour autant l’exercice ? S’il est vrai que « tout est poison, rien n’est poison » (Paracelse) et que les doses sont ici infinitésimales les normes demeurent technocratiques et ne prennent jamais en cause l’effet cocktail et l’accumulation des polluants sur des dizaines d’années.


« Il s'agissait d'un mail interne, n'ayant aucune valeur d'information, qui reprenait une prise de note personnelle et succincte et qui forcément, sortie de son contexte, a pu faire naître une inquiétude. », assure Didier Jaffre au quotidien local. Un contexte professionnel, donc, où l’on avoue typiquement, sous le sceau de la confidentialité, des choses inavouables au grand public. « On ne peut pas dire la vérité à la TV, il y a trop de gens qui regardent » disait Coluche mais on peut de tout évidence le dire par mail interne, en espérant évidemment qu’aucun contact n’aura la mauvaise idée de contacter ensuite Le Canard enchaîné. Raté en l’occurrence ! Toute la France sait désormais ce que les experts de l’eau savent depuis plus d’une décennie : la qualité de l’eau se dégrade partout en France à cause de la chimie et de l'agriculture intensives et seules des normes de moins en moins exigeantes ou l'absence de contrôle permettent de maintenir l’illusion !


Que l’eau soit officiellement consommable ou buvable, nous voici dans les deux cas avec un recul vis-à-vis de la définition de la potabilité de l’eau, sous entendu, selon la définition médicale « sans danger pour la santé, même à long terme ». Il est intéressant de noter que la directive européenne ne parle déjà plus officiellement d’eau potable mais d’eau destinée à la consommation humaine (EDCH)… soit une eau obéissant à un certain nombre de normes et de critères… variables et globalement en berne.



La potabilité de l'eau est-elle une imposture ?


C'est la seule question d'importance (mais qui fâche) : en l'état, l'eau du robinet est-elle recommandable pour la santé ? Il y a une grosse différence entre le fait de ne pas faire courir de risque immédiat et le fait d’être bénéfique... L’eau du robinet a été qualifiée d’excellente qualité puisque potable par des régies ou des associations de professionnels de l’eau (comme par exemple le fort peu objectif Cieau) mais nous avons là une belle tautologie. La qualité de l'eau ne peut être définie par des normes technocratiques parcellaires ou en berne !


L’eau du robinet a été qualifiée d’écologique par le politiquement correct mais en se trompant de définition ! Au-delà des économies d’énergie (du système), l’écologie est avant tout la qualité d’existence dans un environnement donné. A cet égard, une eau alcaline et oxydée, qui entraîne des problèmes de peau et ne permet pas de s’hydrater correctement ne peut être qualifiée d’écologique ! Certaines études parlent de cancer après 10 à 30 ans de consommation d’eau chlorée et les choses ne s’amélioreront certainement pas en ajoutant les micropolluants dans l’équation…

Globalement, l’imposture de la qualité de l’eau est manifeste et nous sommes très loin de l’eau biocompatible que l’on obtient plus ou moins facilement – à partir de son eau du robinet – via une filtration et une dynamisation de qualité.


« De manière générale, nous sommes exposés à des centaines de substances plus ou moins toxiques pour l’organisme » explique une pédiatre spécialisée dans l’étude des pesticides et leurs conséquences sur le développement humain, dans un article de France 3-Région. J’aurais personnellement plutôt parle de dizaines de milliers de polluants… Nous sommes cernés de chimie lourde, notamment dans l’air ambiant, sans parler des ondes électromagnétiques pulsées… Si l’on cherche, on trouve et plus l’on cherche – ce qui semble désormais être le cas avec l’eau – plus l’on trouvera.


De là à stresser lorsque l’on s’approche du robinet ? Les normes sont perfectibles mais elles ont le mérite d’exister : l’eau traitée est objectivement une chance à l’échelle de la planète et une excellente base de travail ! L’objectif n’est pas de boire une eau dénuée d’absolument tout polluant via un fantasme de l’eau pure mais – selon la puissance de la filtration choisie, du charbon actif à l’osmose inverse – d’accéder à une eau aussi propre que possible.


Le site des technologies et solutions de la multinationale de l’eau Véolia, se veut ainsi rassurante vis-à-vis des PFAS : « Les membranes d'osmose inverse ont des ouvertures microscopiques. On ne peut pas les voir et même les PFAS sont trop gros pour passer à travers, de sorte qu'il n'y a pas d'accumulation au fil du temps ou de problèmes de colmatage. Il est continuellement évacué vers le concentré et la membrane est aussi efficace au bout d'un an que le premier jour. » Si l’osmose inverse est le procédé le plus efficace avec une qualité de filtration « efficace jusqu'à 99 % pour éliminer certains PFAS », le charbon actif fait également une partie du travail : « l'EPA indique que la filtration au charbon est efficace à 88-99 % pour traiter certains PFAS. » Et Véolia de proposer ses « solutions d'osmose inverse pour le traitement de l'eau et des processus » aux industriels et aux Régies puisque « le moyen le plus rentable de traiter les PFAS est de ne pas les laisser s'accumuler ».


Autre nouvelle rassurante : dans un article publié en Août 2022 dans la revue Science, des chimistes de l’université de Californie (UCLA), associés à des collègues américains et chinois, ont démontré qu'il était possible de « grignoter » progressivement certains PFAS via l'utilisation d'une eau chauffée entre 80 et 120°C ainsi que des solvants et réactifs courants, le tout sans émettre de produits nocifs. Cette solution de décomposition fonctionnerait sur une douzaine de PFAS et pourrait être utilisée en station de traitement des eaux potables.

Prendre la qualité de son eau en mains : les solutions !


Et du côté des particuliers ? Première fois à ma connaissance, Véolia ose même évoquer la filtration : « Si vous êtes propriétaire d'une maison, il est important de connaître la source et la qualité de votre eau potable et de savoir si des niveaux même faibles de PFAS sont susceptibles d'être présents dans votre eau potable. […] Pour une protection renforcée, vous pouvez installer un système de filtration au charbon ou d'osmose inverse pour l'eau de boisson et de cuisson. »


Pour une protection vraiment renforcée, il serait toutefois préférable d’éviter les polluants les plus dommageables (le chlore bien avant les PFAS par exemple) et, surtout, de retrouver le plaisir de boire, seule manière d’être correctement hydraté. Ceci permettra à nos cellules – composées à 99,1% de molécules d’eau – de fonctionner correctement.


Se faire peur avec les PFAS ou tout autre nouveau polluant est contre-productif. S’orienter vers les eaux en bouteille aux minéraux inorganiques encore plus dangereux. Reste le traitement de l’eau (filtration + dynamisation), une démarche proactive qui permet au passage d’apprendre à mieux respecter la ressource… en appréciant enfin son eau de consommation au quotidien !


« Nous sommes mal en point, car nous maltraitons l’eau. Améliorons enfin sa qualité et nous irons tous beaucoup mieux. »

Pour en savoir encore plus sur la qualité de l’eau potable et les eaux du robinet :

Article de base pour éviter les arnaques de l'eau 

Les 3 problématiques et solutions Eau : www.solutionsbio.ch/eau

Vidéo Conférence-Tutoriel : La vraie qualité de l’eau (21’58) La Fiche pdf : La Bioélectronique de Vincent

Mon livre La qualité de l’eau (Ed. Médicis, 2020)

Me contacter pour une analyse gratuite de votre situation : +41 (0)76 532 8838 (rappel possible), sms ou mail






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