La crainte de la sécheresse et de la pénurie d’eau s’est invitée dans les médias en 2023, dans l’ombre des violents affrontements autour des méga-bassines… Sécuriser l’offre et l’approvisionnement en eau est devenu une affaire d’Etat. Mais sans réflexion sur la demande, le gaspillage et la qualité de l’eau, tout cela n’est-il pas voué à l’échec ? Un tel débat n’est-il pas en outre indécent alors que 30% de la population mondiale connaît des difficultés d’approvisionnement en eau ? Réflexions et solutions avec l’auteur du livre La qualité de l’eau.
Dans cet article :
La peur de la sécheresse…
Des communes privées d’eau qui se font livrer par camions… L’absence de pluie cet hiver… Plus des trois-quarts des nappes phréatiques sous la norme mensuelle… Quatre départements (Ain, Isère, Bouche-du-Rhône et Pyrénées-Orientales) déjà en alerte renforcée…
Et les prévisions pour la France ne sont pas réjouissantes (elles le sont rarement) : réchauffement climatique avec +5°C l’été d’ici la fin du siècle et un débit des fleuves en berne de -20 à -30% d’ici à 2050. Un degré de plus correspond à 7% d’eau en plus évaporés dans l’atmosphère… et comme la vapeur d’eau est le principal gaz à effet de serre (devant le CO2), le cercle est bien vicieux !
Fin mars 2023, 75% des nappes phréatiques étaient sous les normales mensuelle, contre 58% en mars 2022, année de terrible sécheresse, selon le Bureau des ressources géologiques de minières (BRGM).
« L’été dernier, nous avons eu jusqu’à 700 communes qui ont été concernées par des problèmes d’eau potable. Si on ne prend pas de mesures en amont, on prend le risque d’avoir un chiffre encore plus élevé l’été prochain et sur des territoires plus vastes » a prévenu le ministre français de la Transition écologique en mars 2023. Les arrêtés devraient ainsi pleuvoir pour interdire l’arrosage de la pelouse, le nettoyage de la voiture ou le remplissage de la piscine…
En 2024, toutefois, rien ne va plus ! En tout cas rien de conforme aux annonces de pénurie ci-dessus. De fait, c'est plutôt le surplus d'eau qui a causé problème avec de nombreuses inondations (toujours plus dévastatrices que les sécheresses à l'échelle du monde) et un été très pluvieux. Quant aux nappes, elles ont globalement fait le plein en hiver !
Gouverner c'est prévoir et le "plan d'action pour une gestion résiliente et concertée de l'eau" du gouvernement en 2023 liste néanmoins "53 mesures répondant aux grands enjeux de sobriété, disponibilité et qualité" selon Emmanuel Macron, qui m'a remercié pour mon livre mais ne l'a de toute évidence pas lu! Le plan fait en effet la part belle à une gestion quantitative de l'offre mais ne fait pas grand chose côté mauvaises habitudes ou qualité de l'eau...
"Sonnette d'alarme : Moins d'eau de bonne qualité" prévient pourtant L'Express (11 mai 2023). « En quarante ans en France, nous avons dû fermer 25% des points de captage d'eau potable en raison notamment de la pollution aux nitrates et aux pesticides » alerte l'hydrogéologue Florence Habets. Les sites de bonne qualité deviennent rares. Et les sécheresses aggravent l'affaire [...] avec le manque d'eau, la concentration des polluants augmente...
« S’il ne pleut pas, on meurt » s’émeut un agriculteur dans le dossier Le vrai scandale de l’eau du magazine Le Point mais il est ici question de l’activité économique… ce qui est donc passablement indécent vis-à-vis de tous ceux qui, de part le monde, connaissent une pénurie d’eau de qualité. 1,2 millions de personnes meurent tous les ans à cause d’une eau souillée dont, tous les jours plus de 700 enfants âgés de moins de 5 ans !
Gardons donc raison car la France reste globalement favorisée : 30 à 40 milliards de mètres cubes d’eau douce sont prélevés chaque année dans les nappes phréatiques et les cours d’eau sur les 180 à 200 milliards qui transitent sur le pays soit environ 15% seulement. 3,5 milliards (11,6%) sont prélevés par les agriculteurs (11,6%), 6 milliards pour l’eau potable (20%) et 15 milliards pour refroidir les centrales électriques (50%). L’impact des agriculteurs doit donc être relativisé… même s’il s’agit comme nous allons le voir d’une minorité d’entre eux…
Que deviennent les 150 à 170 milliards de mètres cube restants ? Eh bien ils s’écoulent vers la mer car la France retient globalement peu d’eau : 4,7% seulement du flux annuel est stocké contre presque 50% en Espagne, selon un rapport du Sénat de septembre 2022. L’indice d’exploitation de la ressource en eau – rapport entre l’eau captée et la totalité disponible – est ainsi de 6,14% seulement en France selon les données d’Eurostat contre 23,7% en Espagne. Mais les choses évoluent : 164 projets hydrauliques sont en cours dont 44 seront finalisés d’ici l’été pour 5 millions de mètres cubes supplémentaires…
La controverse des méga-bassines
Côté agriculture productiviste sous égide de toute puissante FNSEA, la solution réside en effet dans ces projets dont les très critiquées méga-bassines (8 ha de superficie en moyenne soit déjà une dizaine de terrains de football mais jusqu’à 18 ha de terres ainsi recouvertes d'une bâche plastique) ou « réserves de substitution » : on les remplit durant l’hiver via les nappes phréatiques – en espérant qu’il y ait suffisamment d’eau disponible et qu’elle ne s’évapore ensuite pas trop vite (les pertes liées à l’évaporation sont estimées entre 20% et 60% !) – et on puise dedans durant l’été en place des mêmes nappes phréatiques, permettant théoriquement de réduire les prélèvement...
« Grâce aux retenues, les prélèvements ont été réduits de moitié dans la nappe en été, et son niveau est aujourd’hui supérieur de un à deux mètres ! Cela s’est accompagné d’un vrai processus de gestion collective : les irrigants ont appris à se discipliner, les surfaces de maïs ont reculé de 13% et les assolements se diversifient. On voit plus de légumineuses, d’oléagineux… Il y a encore des progrès à faire, mais la mutation est engagée […] En Sud Vendée, la nappe va mieux. » se félicite Yves Le Quelle, représentant local de la Fédération Nature Environnement (FNE).
Sur les bassins de la Sèvre Niortaise et du Mignon, le protocole d'accord signé par toutes les parties (sauf évidemment celles qui fâchent) en 2018 (révisé en 2021) est considéré comme un modèle de bonne gouvernance. Les prélèvements pour remplir les bassines ne seront autorisés qu'au-delà de certains seuils de remplissage de la nappe, sous le contrôle de l’État et des ONG. Les agriculteurs non raccordés aux bassines disposeront de plus d'eau en été puisque les agriculteurs raccordés pomperont nettement moins dans la nappe phréatique : de 22 millions de mètres cubes d'eau par an, les prélèvements devraient tomber à 5,8 millions m3. Les exploitants des bassines devaient en outre s'engager à réduire l'usage des pesticides et la production de maïs (Article Les Soulèvements de la Terre, la manifestation de trop, Le Point, 25 juillet 2024). Gagnant gagnant ?
Mais est-ce vraiment une si bonne idée ? « C'est un contresens de créer des réservoirs d'eau en surface. [...] C'est de l'eau qui aurait dû se retrouver dans les sols ou dans les cours d'eau » déplore Christian Amblard, directeur de recherche honoraire au CNRS (Franceinfo, 25/9/21). Non seulement cette eau en moins affecte la biodiversité mais l'eau stagnante en surface, rendue plus alcaline, développe les micro-algues et les bactéries...
De son côté le GIEC fait dans son rapport le constat que« les réservoirs peuvent être une solution efficace dans certains contextes (notamment dans le sud de l'Europe où beaucoup sont déjà installés et permettent d'irriguer), mais qu'ils coûtent cher, peuvent avoir des effets négatifs sur les écosystèmes et ne seront pas efficaces partout, dans un contexte de réchauffement climatique induisant une augmentation de l'évaporation et de la transpiration.» (Sciences et Avenir). Bref, mauvaise idée de créer par dogmatisme de nouveaux réservoir sans réflexion ou concertation !
Ces ouvrages - coûteux et financés à 70% par l'argent des contribuables - ne sont en outre destinés qu’à une très faible proportion d’agriculteurs, ceux qui ont fait le choix de la culture en irrigation – culture des céréales et notamment du maïs très gourmand en eau – soit 15% des exploitations agricoles pour 6,8% seulement de la Surface Agricole Utile (SAU). Une minorité s’accaparerait ainsi une ressource vitale susceptible de faire défaut ailleurs plus tard…
« Les mégabassines symbolisent ainsi l'aberration écologique d'un modèle agricole productiviste à outrance, qui privilégie les besoins insatiables de la (sur)production plutôt que l'adaptation aux ressources naturelle » résume un article du Canard enchaîné (Gare à la mégabassinistrose, Les dossiers du Canard, Avril 2023). Le tout évidemment financé à majorité d'argent public...
« Pour garder notre rang de premier producteur européen de maïs [on a les records que l’on peut], dont on exporte 38% de la production, on s’entête sur une culture inadaptée au changement climatique, alors que dans le même temps on importe 28% de nos légumes et 71% de nos fruits » dénonce un ingénieur agronome dans un article du Canard enchaîné (29 mars 2023). Résultat de ce non-sens anachronique et écologique, de cette privatisation de l'eau ? 8 000 opposants écologistes affrontaient 3 200 membres des forces de l’ordre le week-end du 25-26 mars dans les Deux-Sèvres…
Voir l'émission Maman j'ai arrêté l'avion L'eau : la fuite en avant ?
Faire peur et infantiliser : le cas de Genève
Durant l’été 2024, la Municipalité a communiqué sur le risque de pénurie d’eau à Genève avec des affiches aussi graphiquement réussies que manipulatoires. La Ville de Genève prendrait-elle les citoyens pour des poires ?
Méfiance avec les réflexions infantilisantes quantitatives. Les poires (ou les oiseaux) baignent-elles dans l’eau des bains ou des lavabos ? Non et l’eau de ceux-ci retournera dans la nature, dans le cycle fermé de l’eau. Contrairement au pétrole, l’homme ne “consomme” ou ne “détruit” pas d’eau. Il en emprunte simplement une infime partie durant un bref laps de temps.
80 à 90% de “l’eau de Genève” provient du lac Léman dont le niveau est régulé par les autorités. Il s’agit de la plus grande réserve d’eau de surface d’Europe occidentale avec un volume de 89 milliards de m3 d’eau qui se renouvelle tous les 11 ans, notamment via le Rhône. La consommation annuelle en eau du Canton de Genève est de 142 litres par habitant x 365 jours x 520’000 habitants = 26,9 millions de m3 par an soit 0,03% du volume du lac. Si le lac arrêtait curieusement de se renouveler, il faudrait à Genève tout de même 3 308 ans pour le vider ce qui, d’ici là, permet déjà à quelques poires (avec ou sans pesticides au fait ?) de pousser.
10 à 20% de l’eau potable provient quant à elle de la nappe du Genevois. Alimentée principalement par l’eau de l’Arve et les précipitations, sa réserve d’utilisation (part utilisable) est de 16,8 Mm3 (million de mètres cubes) pour une capacité totale d’environ 80 Mm3. 20% maximum de 26,9 Mm3 de consommation = 5,38 soit 32% de la réserve, ce qui laisse encore un peu de marge, même pour les autres usagers de la ressource.
Dans la pire des situations, les fleuves et les rivières pourraient être une autre source possible d’approvisionnement, avant qu’ils ne terminent dans la mer salée. Le débit moyen du Rhône (en sortie du Lac) le 5 août à Genève était de 548 m3/seconde. L’Arve a quant à elle un débit moyen de 75 m3/sec. La consommation quotidienne en eau à Genève est de 73 840 m3/jour soit 2,2 minutes de l’écoulement du Rhône ou 16,4 minutes de l’écoulement de l’Arve.
Bref, il n’y a strictement aucun risque de pénurie d’eau à Genève et en prendre moins ici ne permettra malheureusement pas d’en bénéficier davantage ailleurs.
Ce qui est pris puis rejeté ne se retrouve plus forcément dans les nappes phréatiques au prochain cycle de l’eau (qui a lieu environ 34 fois par an) ? Certaines nappes sont plus à risque que d’autres ? Rien n’est simple et c’est bien la raison pour laquelle les journalistes doivent creuser un peu afin d’éviter les bêtises de la généralité ou de la superficialité. On ne peut pas laisser dire n’importe quoi, au risque sinon de décrédibiliser l’écologie, ce qui est soit dit en passant déjà grandement le cas, en tout cas pour l’écologie politique, déconnectée des véritables enjeux (santé, biodiversité,...)
Si gaspiller l’eau est évidemment à éviter (et se traduit par une consommation énergétique et un besoin de traitement supplémentaire), si économiser l’eau est de bon sens, il n’y a donc pas à avoir mauvaise conscience de prendre, à Genève, de temps à autre, un bain et ce d’autant moins que, détendu, on y réfléchit mieux. A la stupidité de l’écologie punitive par exemple ? A la véritable définition de l’écologie ?
Pourquoi ces messages masochistes (payés par le contribuables) alors que c’est le surplus d’eau qui a surtout posé problème dernièrement en suisse romande ? L’idée serait-elle de culpabiliser le citoyen afin de lui éviter de se pencher sur la véritable qualité de l’eau locale ? J’alerte la Municipalité depuis des années mais, en dépit de tous les scandales de l’eau, les politiques préfèrent de toute évidence toujours la proximité avec la puissante Régie, y compris pour leurs affiches et communications biaisées...
Voir les articles Hors marketing, quelle est la vraie qualité de l’eau potable de Genève ? et Qualité de l’eau : lorsque la Mairie de Genève boit la tasse... ou préfère ne pas répondre !
La Terre manque-t-elle seulement d’eau ?
Même s’il date un peu (2012) et mériterait une mise à jour liée aux derniers dérèglements climatiques, le livre de Jean de Kervasdoué et Henri Voron L’imposture hydrologique, Pour en finir avec les histoires d’eau (Ed. Plon) a le mérite de faire réfléchir par rapport à un certain nombre d’idées reçues. Bien davantage en tout cas que le catastrophique La fin de l'eau ? de Simon Porcher, lu en même temps.
Selon les premiers auteurs, “La vision apocalyptique sur le manque d'eau est, pour l'essentiel, totalement infondée. [...]
L'imposture, c'est, d'abord, de ne pas chiffrer la ressource en eau et d'affirmer, sans preuve et sans vergogne, le manque d'eau, les sécheresses à venir, les consommations irresponsables, la nécessité de ne pas gaspiller le "précieux liquide".
L'imposture, c'est de culpabiliser les "consommateurs" pour "économiser" quelques litres d'eau, alors que coulent sous leurs yeux, chaque seconde, des milliers de mètres cubes qui vont se perdre en mer [47 000 milliards de m3 par an pour être précis].
L'imposture, c'est de laisser croire que l'eau domestique est "consommée" alors qu'elle est recyclée, notamment en France où elle retourne pour l'essentiel au milieu naturel après épuration. [...]
Si le manque d'eau ne menace pas l'humanité, en revanche, des investissements considérables sont nécessaires pour produire plus et mieux d'eau potable, notamment dans les pays pauvres. Si des pénuries existent, et elles concernent le tiers de l'humanité, ce n'est pas un problème d'eau brute, toujours disponible pour peu qu'on la cherche, c'est un problème d'argent. Mais force est de constater que la solidarité est moins abondante que l'eau.” (3ème de couverture).
Au final, le problème apparaît être moins la quantité d’eau douce disponible (entre les lacs, les rivières, la pluie, les nappes phréatiques ou l’humidité de l’atmosphère), à fortiori la mer (que l’on peut désaliniser) ou la glace - le tout formant le cycle fermé de l’eau - que la volonté politique d’y mettre le coût et de distribuer la ressource à l’échelle de tous les habitants de la planète. Le problème vient de la répartition de l’eau et il est plus facile de culpabiliser les citoyens que de changer de système...
Changer de paradigme avec la voie de l'eau !
« L’adaptation au manque d’eau est surtout faite en tentant d’augmenter l’offre, c’est-à-dire avec du stockage de surface, la réutilisation [des eaux usées] ou la dessalinisation [de l’eau de mer]. Cela permettrait de répondre à des besoins à court terme, mais, pour bien se préparer à ces sécheresses pluriannuelles, il ne faut pas mettre de côté le débat sur la demande » met en garde Gonéri Le Cozannet, coauteur du dernier rapport du Giec. (L'Express)
« Cette politique d'accroissement de l'offre ne tient pas compte de la raréfaction. C'est juste une course en avant pour avoir plus de productivité autour de la ressource mais sana adopter de sobriété que l'on serait bien inspiré de devoir suivre. Est-il vraiment raisonnable que des agriculteurs irriguent des champs de maïs dans le sud de la France ? » renchérit le maître de conférence en économie Olivier Petit (Sciences et Avenir).
« Nous allons devoir changer notre culture de l’eau et apprendre à travailler les uns avec les autres car chaque secteur devra accepter de faire avec moins » conclut l’hydrologue Eric Servat, directeur du Centre international Unesco sur l’eau de Montpellier.
Faire mieux avec (officiellement) moins. Vaste programme qui contraste avec nos habitudes d’enfants gâtés de l’abondance… Travailler avec les autres ne va pas non plus de soi face au développement des bulles égocentriques et du communautarisme, sans parler des antagonistes irréconciliables « pour ou contre » sur maintenant quasiment tous les sujets...
L’eau devrait toutefois faire exception car c'est ce qui nous ressemble et nous rassemble le plus. L’eau représente 65% du poids d’un corps humain. Sans eau, nous ne pesons pas grand-chose. Nos cellules sont constituées à plus de 97% de molécules d’eau. Sans eau, nous ne sommes pas grand-chose. L’eau est la mesure de toute chose, ce qui nous rapproche de toutes les espèces, nous relie et nous lie avec le monde.
Notre essence est eau et cette pensée devrait nous aider à rendre nos rapports un peu moins nauséabonds et visqueux, un peu plus limpides et transparents. Nous partageons l’essentiel et devrions donc réussir à nous retrouver sur l’eau…
Mais que conviendrait-il de faire pour limiter les besoins et les tensions de l’eau ?
Les pistes « techniques » ou financières côté offre…
Une première piste de bon sens serait de réparer les fuites : 20% de l’eau est perdue à cause de la vétusté des tuyaux, changés en moyenne tous les 60 ans en France (850'000 km soit 2 fois la distance de la Terre à la Lune) et tous les 65 ans à Genève (20 km renouvelés chaque année sur 1'300 km de tuyaux)… Chez les particuliers aussi, les fuites sont régulières et il est bon de rappeler - avec les plombiers - qu'une fuite d'eau goutte à goutte représente un gaspillage de 35 m3 par an (35'000 litres!) et une fuite de WC 220 m3…
Une seconde de recycler notre eau (destinées ensuite à un usage non alimentaire) : 8,4 milliards de mètres cubes d’eau sont rejetés annuellement par les stations d’épuration en France mais seul 0,6% de ces eaux usées sont recyclées contre 8% en Italie, 14% en Espagne et 90% en Israël. Bref, de la marge, sachant que la technique requiert essentiellement des bassins et les UV du soleil ! Avec une urgence en zone littorale où les « eaux grises » ne sont pas rejetées dans les rivières mais dans la mer, soit une perte conséquente en eau douce !
La désimperméabilisation des sols dans les villes afin que l’eau rejoigne plus facilement les nappes phréatiques est une troisième solution avancée et il serait en effet une bonne idée d'arrêter de bétonner. Mais même à la campagne, l’eau à du mal à pénétrer le sol… et a tendance à ruisseler tout en érodant le sol ! La cause à nouveau à l’agriculture productiviste et à ses intrants chimiques qui, en détruisant l’humus et la vie animale souterraine (précieux vers de terre !), asphyxie la terre et la rend imperméable !
La désalinisation de l’eau de mer (qui préserve les nappes phréatiques mais revient bien plus cher et rejette de l'eau saumâtre dans la mer) ou le stockage hivernal (barrages, lacs de stockage, réservoirs ou donc méga-bassines) sont d’autres pistes officielles destinées à accroître l’offre afin de prolonger notre insouciance et nos mauvaises habitudes…
Enfin, que penser de la tarification progressive de l'eau du robinet, telle que mise en place par exemple par la Mairie de Montpellier ? Les 15 premiers mètres cubes sont gratuits pour tous puis le tarif augmente : 0,95 euro HT jusqu'à 120 m3, 1,40 euro jusqu'à 240m3 et 2,70 euros au-delà... mais sans tenir compte de la composition de la famille... ou des taxes diverses et autres frais des services de l'eau, qui renchérissent considérablement la facture. « A Montpellier, nous consommons 180 litres d'eau par personne et par jour [...] Nous avons cru, pendant des décennies, que l'eau était une ressource illimitée. Mais ce n'est plus le cas, l'eau n'est plus en open bar ! » se justifie le Maire (PS) Michaël Delafosse (L'Obs, 30 mars 2023). Une chose est sûre: le tarif de l'eau n'est pas prêt de baisser et cela n'ira pas forcément de paire avec une augmentation de sa qualité...
L’eau mère : une ressource illimitée ?
Parmi toutes ces approches quantitatives, il est tout de même curieux de ne jamais entendre parler de l’eau Mère. Un dossier de Marielsa Salsili dans le Magazine NEXUS de Sept-Oct 2022 nous la présente. L'eau mère (Primary Water en anglais) serait une réserve d'eau en provenance de la roche, stockée entre 410 et 660 km de profondeur et représentant un volume estimé entre 3 et 10 fois celui des océans voire du système hydrologique dans son ensemble.
Dans les années cinquante, en Californie, Stephan Riess (1898-1985), ancien ingénieur des mines, fait parler de lui en trouvant des sources dans des environnements réputés par les hydrologues à secs. On l'appelle alors le "magicien de l'eau". "Magique, non. Subversif, oui ! Car cette découverte n'arrange pas le conglomérat de l'eau, au sein duquel industriels, bureaucrates et politiciens ont déjà décidé de grand projets : barrages, détournements de rivières, canaux, conduites forcées, stockages massifs" explique l'auteur. Le business de l'eau voit forcément d'un très mauvais oeil une eau abondante et d'excellente qualité. En dépit de multiples attaques, Riess témoigne avoir foré 915 puits, notamment pour la ville d'Eilat en Israël...
Pourquoi n'avons-nous pas commencé à creuser ? Eh bien parce qu'il ne s'agit pas de creuser bêtement n'importe comment vers les profondeurs... d'autant que nous n'avons pas les technologies pour aller bien au-delà des océans, loin s'en faut ! L'eau-mère arrive en fait à nous via des failles souterraines et ce sont elles qu'il convient de localiser. "And usually springs are at the high point of the mountain range. Not in the canyons.” ("Généralement les sources se trouvent au sommet de la montagne et non dans les canyons") a déclaré Stephan Riess dans son unique interview juste avant sa mort. De fait, les oasis, geysers et autres sources au sommet des montagnes attestent bien une présence d'eau dans les profondeurs.
L'eau ne proviendrait donc pas des comètes mais de roches cristallines ? L'eau ne serait pas extraterrestre mais intraterrestre ? On comprend la perplexité de la science officielle, qui n'aime jamais trop perdre les illusions de son dogme... et les profits qui vont avec. "L'eau profonde est désormais trop divulguée pour être complètement niée. Reste à la dénigrer. Il est donc colporté qu'elle est trop ancienne pour être utilisable" explique l'auteur. Dans les faits et la plupart des cas, il s'agit pourtant d'une eau non polluée (l'absence de tritium est utilisée par le Primary Water Institut pour distinguer les eaux atmosphériques polluée par les essais nucléaires de l'eau-mère), faiblement minéralisée (moins de 100 ppm) et fraîche de surcroît. Mauvaise nouvelle pour les embouteilleurs...
Les réflexions côté demande…
Que l’eau soit ou non présente en quantité, le respect de la ressource passe naturellement par une compréhension de l’importance et de la qualité de l’eau. L’eau représente plus de 97% des cellules d’un corps humain… mais les médecins n’y sont pas formés ! On nous exhorte de consommer tous les jours 1,5L… mais notre organisme rejette instinctivement l’eau chlorée ! (70% des Français seraient ainsi en déshydratation chronique avec 2-3 verres par jour seulement). L’eau dynamisée permet une meilleure maturité des fruits et des légumes (sans parler de la production laitière) et une préservation des nutriments… mais l’énergie de l’eau demeure taboue et la Bioélectronique Vincent (BEV) considérée comme une "pseudo-science", est censurée par Wikipedia ou ChatGPT !
L’eau cessera d’être gaspillée en Occident lorsque sa valeur sera correctement perçue et appréciée ! Il ne viendrait à l’idée de personne de gaspiller de l’eau en bouteille (pourtant également de piètre qualité puisque beaucoup trop chargée en minéraux inassimilables quand ce n'est pas en gaz CO2) alors pourquoi donc l’eau du robinet ? Est-elle gaspillée parce qu’elle est disponible partout et peu coûteuse ou bien parce qu’elle est chlorée et donc peu appréciée ?
Une eau encore moins appréciée dont on pourrait largement se passer : l’eau adoucie des catastrophiques adoucisseurs à sodium ! Non seulement on est ensuite obliger de s’offrir un osmoseur ou des bouteilles en plastique pour retrouver une qualité d’eau acceptable mais l’adoucisseur gaspille des quantités considérables d’eau. « La consommation d’une chasse d’eau dans un foyer de quatre personnes » selon une grosse marque, soit le premier (30%) ou second (20%) poste de l’eau selon les pays, entre 8 et 40 m3 par an selon l’efficience de l’appareil. Pire, l’adoucisseur relargue aussi 4 fois par mois, dans le cadre de sa régénération, de l’eau saumure c’est-à-dire chargée en sel. Et tout cela alors qu’il existe des dispositifs capables de gérer intelligemment le calcaire, sans gaspillage d'eau et sans électricité !
Réduire notre demande domestique ? Économiser l’eau fait partie des slogans quantitatifs officiels mais la consommation en France par jour et par personne s’établit (généralement hors adoucisseur) à 149 litres contre 252 en Suisse, 310 au Canada ou 590 aux États-Unis… S’il apparaît de bon sens de généraliser mousseurs de robinet (-30 à -50% d’eau), chasses d’eau économiques et autres pommeaux de douche géothermale, il est clair que le gros du travail doit être fait au niveau industriel et agricole.
Le passage de l’irrigation gravitaire (via les canaux d’irrigation) à une irrigation au goutte à goutte permettrait une réduction d’au moins 40% des prélèvements. Mais comme le clame avec dogmatisme le magazine Sciences et Avenir dans son (piètre) dossier sur l'eau de Juillet-Août 2023 « Seule l'intégration des outils numériques permettra de maintenir les rendements avec toujours moins d'eau. » (sic !) On n'arrive de toute évidence pas plus à arrêter l'eau que le progrès... En l'occurrence, des sondes placées dans le sol informent l'agriculteur de la nécessité ou non d'arroser, permettant ainsi de passer de « l'eau quand je veux » à « l'eau quand il faut ».
L’usage d’une eau dynamisée n’est curieusement jamais discuté (voire est dans le dossier ridiculisé) alors que la qualité énergétique de l’eau fait évidemment une grosse différence en terme de rendement à quantité d’eau équivalente, en témoigne par exemple la pousse de graines germées… A cet égard, le Biodynamizer et ses 21 principes de dynamisation en synergie est de loin le plus puissant.
Réduire notre empreinte eau
La plus grosse réflexion devrait toutefois concerner notre mode de vie, non seulement délétère mais très dispendieux en eau. Tout ce que nous consommons a consommé de l’eau, parfois même dans des régions où elle fait cruellement défaut.
Si nous ne pouvons pas faire grand-chose vis-à-vis des centrales électriques, nous pouvons envoyer des messages forts via notre pouvoir de choix. « Quand on pense qu’il suffirait que les gens n’achètent plus pour que ça ne se vende pas » disait Coluche.
La santé est au cœur de tout projet d’écologie personnelle et cela tombe bien car les médicaments se retrouvent trop souvent au cœur de l’eau. 80 % des résidus de médicaments viennent des particuliers (via les toilettes), 20 % des hôpitaux. Or, pour la plupart des pathologies, des solutions naturelles (hygiène de vie, plantes, huiles essentielles,...) sont tout aussi efficaces… et nettement moins dangereuses. Selon le film La Soif du monde de Yann-Arthus Bertrand, 1 kg d’antibiotiques nécessite 1 million de litres d’eau ! Bref, se respecter et respecter l’eau participent de la même logique : préserver notre ressource et notre vitalité !
Limiter sa consommation permet naturellement de réduire son empreinte eau, en moyenne de 4 000 litres d’eau virtuelle par jour, rien que pour la consommation alimentaire ! Il faut de 15 à 20 000 litres d’eau pour produire 1 kg de bœuf, dix fois moins pour 1 kg de blé. Un litre de lait requiert 1 000 litres d’eau et un seul morceau de sucre blanc, 10 litres.
Ces chiffres font-ils sens par rapport à une ressource tellement abondante que 47 000 milliards de m3 d’eau douce finissent tous les ans dans les océans salés ? Ils ont le mérite de replacer l’eau au cœur de la réflexion consumériste mais peut-être vaudrait-il mieux marteler le nombre d’enfants qui meurent chaque jour pour avoir bu une eau souillée, du fait d’un système foncièrement inégalitaire ?
Si le bœuf ne fait qu’emprunter l’eau (l’eau n’y fait que passer), il est bon de rappeler que plus de 71% des terres agricoles de l’Union européenne servent à alimenter le bétail ou encore que l’on irrigue principalement pour produire des céréales (notamment du maïs) destinés essentiellement à l’alimentation des animaux d’élevage. Surtout, que cette “consommation” d’eau masque aussi toute une série de pratiques désastreuses pour la planète (intrants chimiques dont les pesticides ), le bien-être animal (élevages concentrationnaires) ou la santé (surconsommation de viande de mauvaise qualité).
« Il faut donc avant tout sortir d’un système agro-industriel toujours plus gourmand en eau et privilégier ces solutions déjà mises en œuvre par l’agriculture écologique et paysanne, qui limitent leur impact, non seulement sur les ressources en eau mais aussi sur l’environnement. » précise Greenpeace.
Boycotter les bouteilles en plastique est également un message fort adressé au Système : il faut 7 litres d'eau pour fabriquer une bouteille en plastique mais jusqu’à 50 litres seraient utilisés (captage, transport, manutention, etc.) pour chaque litre d'eau minérale consommée ! A cela s’ajoute l’exploitation commerciale de la source ou des nappes phréatiques, au détriment généralement des résidents locaux… La ville de Volvic n’a ainsi pas accès à la source commerciale "Volvic" mais c’est encore pire en Inde avec Coca-Cola ou au Pakistan avec Nestlé… Voir le site www.boycottplastique.com
Le respect de l’eau…
Globalement, réfléchir à la question de l’eau est la meilleure approche pour qui souhaite changer de paradigme et préserver la planète. Une eau de qualité – sans polluants, chlore ou minéraux en excès – élargit en effet les perspectives :
• Eau plus respectueuse de la peau et donc moindres besoins en cosmétique • Eau plus douce et donc plus agréable à boire • … et donc meilleure hydratation des cellules • … et donc meilleure santé et vitalité • … et donc meilleure capacité de réflexion (le cerveau est composé à 80% d’eau) • … et donc remise en cause des manipulations du marketing et de la peur médiatique • … et donc moindre consommation, notamment de médicaments, de viande ou de plastique • … et donc sauvegarde de la planète et de la ressource en eau !
Cette eau de qualité sera obtenue à partir de l’eau du robinet, qui sera filtrée (pour la débarrasser notamment du chlore) puis redynamisée afin de lui faire retrouver des propriétés d’eau au naturel, biocompatible, perçue comme bénéfique par l’organisme. Alors les besoins de bouteilles plastiques disparaissent. Alors l’hydratation est optimisée et la vitalité préservée. Alors l'eau est enfin perçue comme précieuse ! Et avec les économies réalisées, il devient même possible d’accéder à une consommation de qualité…
Pour en savoir plus sur le respect et la qualité de l’eau :
Les 3 problématiques et solutions Eau : www.solutionsbio.ch/eau Boycotter les bouteilles plastique : www.boycottplastique.com
Vidéo Conférence-Tutoriel : La vraie qualité de l’eau (21’58) La page d'information sur Eaunaturelle.ch : La pénurie de l'eau Le portail de référence sur l’eau : www.lemieuxetre.ch/eau
Les Fiches pratiques pdf : L’eau et la vie
Mon livre La qualité de l’eau (Ed. Médicis, 2020)
Synthèse pdf de 15 pages: La qualité de l'eau et le plaisir de boire
Me contacter pour une analyse gratuite et experte de votre situation : +41 (0)76 532 8838 (rappel possible), sms ou mail
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